Caricaturiste [1800-1862]
Le 30 juin 1831, dans le journal « La Caricature », Philipon publie « Le Replâtrage ». Louis-Philippe est représenté en habit de maçon, avec un gilet fort élégant. Le roi replâtre un mur couvert de graffitis rappelant les revendications de la Révolution de 1830 (Les Trois Glorieuses) et les promesses de la Monarchie de Juillet. Entre ses pieds se trouve une auge avec l’inscription « Dupinade » en référence à André Marie Jean Jacques Dupin, membre du parlement. Dans sa truelle, une autre inscription sur le plâtre frais : « Réponse de Metz » qui symbolise la réponse du Roi à la Ville de Metz qui réclamait un accroissement des liberté civiles.
Même si le portrait-charge en forme de poire a déjà été commis par un autre dessinateur, c’est à Charles Philipon, fondateur de la maison Aubert et directeur de La Caricature puis du Charivari, que l’on doit l’invention du motif. Face à ses juges, le 14 novembre 1831, lors de son procès pour avoir publié Le Replâtrage, il se défend en alléguant que « tout peut ressembler au roi » et illustre ses propos avec les quatre croquis ci-dessous, réalisés sur le vif.
Dans la lignée des têtes d’expression de Le Brun et des théories physiognomoniques de Lavater, le glissement progressif d’un portrait réaliste de Louis-Philippe au motif de la poire démontrait, selon lui, le caractère hasardeux et innocent des ressemblances. Ce dessin a été publié dans le numéro du 24 novembre 1831 de La Caricature, immédiatement saisi par le gouvernement, puis dans une autre variante, dans Le Charivari du 17 janvier 1834. Le motif de la poire a alors été repris par les caricaturistes de l’époque, Daumier en tête. (Source BNF)