SOLLEVILLE Francesca

FRONTIERES

C’est une ritournelle, un refrain
Qu’on nous sert comme une prière
Sincère et presque bon chrétien
En tirant vers soi la soupière
On ne peut pas, comprenez bien
Accueillir toute la misère.
Mais où vont les êtres humains
Que l’on reconduit aux frontières ?

On nous dit : c’est complet, c’est plein
On ne sait déjà pas que faire
Des sans-papiers des clandestins
Des réfugiés de toutes les guerres.
C’est facile de tendre la main
Où s’arrêt’ra la surenchère ?
Mais où vont les êtres humains
Que l’on reconduit aux frontières ?

Pas d’quoi, dit-on, en faire un foin
Hurler à la chasse aux sorcières
Qui n’a pas son lot de pépins
De tracas et de vents contraires ?
Chacun chez soi, c’est plus serein
Faut se méfier du chien qui erre.
Mais où vont les êtres humains
Que l’on reconduit aux frontières ?

Paraît d’ailleurs, qu’les bohémiens,
C’est dans leurs gênes le goût de l’air
Qu’leur liberté, ça ne vaut rien
Que le prix d’un vol en charter.
Il y a des lois, c’est bien le moins
Dans une terre hospitalière
Mais où vont les êtres humains
Que l’on reconduit aux frontières ?

Bien sûr tout le monde convient
Qu’il y a de pires gangsters
Que ce ramassis, ces vauriens
Voleurs de poules, de pommes de terre
Pour les plumer, eux, pas moyen
Ils n’ont pas de compte bancaire
Mais c’est pour ça que c’est plus humain
De les reconduire aux frontières.

C’est une ritournelle, un refrain
Qu’on nous sert comme une prière
Sincère et presque bon chrétien
En tirant vers soi la soupière
On en peut pas, comprenez bien
Accueillir toute la misère.
Mais ce sont des êtres humains
Que l’on reconduit aux frontières.

→ A écouter sur music.me

Laisser un commentaire