WHITMAN Walt

[1819-1892]

La jeunesse n’est pas une époque de la vie. C’est un état d’esprit.

C’est une preuve de la volonté, une qualité de l’imagination. Un état vigoureux des émotions, la prédominance du courage sur la timidité,  et de la soif de l’aventure sur l’amour de la commodité.

Personne ne devient vieux uniquement parce qu’il a vécu un certain nombre d’années. Il ne le devient qu’en abandonnant ses idéaux.

Les années rident la peau mais faire fi de l’enthousiasme ride l’âme. Inquiétude, dettes, manque de confiance, peur et désespoir voilà quels sont les équivalents certains des très longues années qui inclinent la tête et mènent notre esprit jusqu’à la poussière finale.

Que ce soit à soixante-dix ans ou à seize ans, on trouve dans tous les cœurs vivants l’amour du merveilleux, la douce admiration pour les étoiles et pour tout ce qui est étoilé, choses ou pensées. On y trouve aussi le désir intrépide de défier les événements, et un inépuisable appétit enfantin pour le « Qu’est-ce qui vient après ? » .

On est aussi jeune que sa foi, aussi vieux que ses doutes, aussi jeune que sa confiance en soi, aussi vieux que sa peur, aussi jeune que son espérance, aussi vieux que son désespoir.

Aussi longtemps que votre cœur reçoit de la terre, des hommes et de l’infini des messages de beauté, de joie, de courage, de grandeur et de puissance, vous êtes jeune.

Mais quand tous les ressorts se sont distendus et que tous les endroits vitaux de votre cœur se sont couverts de la neige du pessimisme et de la glace de l’impudence, alors, et alors seulement, vous êtes vraiment vieux.

Et que Dieu ait pitié de votre âme.

— Je suis heureux

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