SERRES Michel

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Les trois voyages du philosophe

« Un philosophe doit faire trois voyages. Il doit voyager dans la totalité du savoir,
c’est-à-dire être encyclopédiste. Dans la totalité du monde, c’est-à-dire dans les
paysages qui permettent de voir la planète. Et dans la totalité des hommes, à
travers les classes sociales et les cultures, pour rencontrer le plus de langues et de
religions possibles. S’il n’a pas fait ces trois voyages, il peut aller se rhabiller. Même
si ces trois voyages sont aussi impossibles les uns que les autres. Vous ne saurez
jamais tout, vous ne verrez jamais tous les paysages ni tous les hommes. C’est la
tâche infinie du philosophe ».
—Ecrivains, savants et philosophes font le tour du monde, Ed. Le Pommier, avril 2009

«Aujourd’hui, on prend un parapluie parce que la télé a dit qu’il allait pleuvoir. Autrefois, on aurait regardé le ciel.»

« Si vous avez du pain, et si moi j’ai un euro, si je vous achète le pain, j’aurai le pain et vous aurez l’euro et vous voyez dans cet échange un équilibre, c’est-à-dire : A a un euro, B a un pain. Et dans l’autre cas B a le pain et A a l’euro. Donc, c’est un équilibre parfait. Mais, si vous avez un sonnet de Verlaine, ou le théorème de Pythagore, et que moi je n’ai rien, et si vous me les enseignez, à la fin de cet échange-là, j’aurai le sonnet et le théorème, mais vous les aurez gardés. Dans le premier cas, il y a un équilibre, c’est la marchandise, dans le second il y a un accroissement, c’est la culture.»
—  Entretien dans le journal Libération – 28 avril 2009

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