BENMAKHLOUF Ali

⤷ philosophe et mathématicien,  professeur à l’Université de Paris-Est-Créteil

« La conviction est un enfermement solipsiste
— Les chemins de la philosophie, Fr. Culture, 20/09/2019

La philo, entre l’abstraction et la langue française

Comment ai-je rencontré la philo ? C’est la combinaison de la découverte des espaces vectoriels et de Mallarmé, « Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui », les deux à la fois. Le fait qu’il y ait une fonctionnalité de la langue et qu’il y ait une fonctionnalité des mathématiques… Ce sont les fonctionnalités qui m’ont mis en philosophie ! Les espaces vectoriels c’était la découverte de l’abstraction, fonctionnelle, qui débouche sur des choses ! Et la langue française, j’ai commencé à l’aimer en seconde au Maroc. J’ai eu le déclic pour les mathématiques et la langue française, et je crois que la philosophie était dans les deux.

La philosophie pour comprendre le monde

Il y a cette phrase très juste de Canguilhem : « Pour la philosophie, toute bonne matière est étrangère, toute matière étrangère est bonne », la philosophie est toujours en relation avec un autre domaine du savoir, sinon tournée sur elle-même et vis-à-vis d’elle-même, c’est intéressant pour engranger un peu de savoir sur l’histoire de la philosophie mais un certain moment elle s’arrime à des domaines de savoirs relatifs à ce qui se passe dans le monde.