EINSTEIN Albert

[1879-1955]

→ Einstein, philosophe créatif – par Bruno Jarrosson (site iPhilo)

« RIEN N’EST ETABLI » est… l’anagramme… d’ALBERT EINSTEIN. (Etienne KLEIN)

« C’est en réalité tout notre système de conjectures qui doit être prouvé ou réfuté par l’expérience. Aucune de ces suppositions ne peut être isolée pour être examinée séparément. Dans le cas des planètes qui se meuvent autour du soleil, on trouve que le système de la mécanique est remarquablement opérant. Nous pouvons néanmoins imaginer un autre système, basé sur des suppositions différentes, qui soit opérant au même degré.
Les concepts physiques sont des créations libres de l’esprit humain et ne sont pas, comme on pourrait le croire, uniquement déterminés par le monde extérieur. Dans l’effort que nous faisons pour comprendre le monde, nous ressemblons quelque peu à l’homme qui essaie de comprendre le mécanisme d’une montre fermée. Il voit le cadran et les aiguilles en mouvement, il entend le tic-tac, mais il n’a aucun moyen d’ouvrir le boîtier. S’il est ingénieux il pourra se former quelque image du mécanisme, qu’il rendra responsable de tout ce qu’il observe, mais il ne sera jamais sûr que son image soit la seule capable d’expliquer ses observations. Il ne sera jamais en état de comparer son image avec le mécanisme réel, et il ne peut même pas se représenter la possibilité ou la signification d’une telle comparaison. Mais le chercheur croit certainement qu’à mesure que ses connaissances s’accroîtront, son image de la réalité deviendra de plus en plus simple et expliquera des domaines de plus en plus étendus de ses impressions sensibles. Il pourra aussi croire à l’existence d’une limite idéale de la connaissance que l’esprit humain peut atteindre. Il pourra appeler cette limite idéale la vérité objective.»

Albert Einstein et Léopold Infeld : L’évolution des idées en physique

Tout est déterminé (…) par des forces sur lesquelles nous n’exerçons aucun contrôle – pour l’insecte aussi bien que pour l’étoile. Êtres vivants, végétaux, ou poussière cosmique, nous dansons tous sur un air mystérieux, joué de loin par un flûtiste invisible.
— Saturday Evening Post, 26 octobre 1929; cité in Clark, Einstein, pp. 346-347.

Je crois au Dieu de Spinoza qui se révèle dans l’harmonie de tout ce qui existe, mais non en un Dieu qui se préoccuperait du destin et des actes des êtres humains.
— Télégramme à un journal juif, 1929; Archives Einstein 33-2V2

L’homme qui est profondément convaincu de l’universalité de la loi de causalité ne peut un seul instant caresser l’idée de l’existence d’un être interférant sur le cours des événements. (…) Il n’a que faire d’une religion fondée sur la peur, tout comme d’une religion sociale ou morale. Un Dieu qui récompense et punit lui est inconcevable, pour la simple raison que les actes de l’homme sont déterminés par la nécessité, interne et externe, de telle sorte qu’aux yeux de Dieu il ne peut être responsable, pas plus qu’un objet inanimé n’est responsable des forces auxquelles il est soumis. (…) Le comportement éthique d’un homme devrait être fondé essentiellement sur la compassion et l’éducation, ainsi que les besoins et les liens sociaux; aucun fondement religieux n’est nécessaire. L’homme serait en effet dans une triste position s’il devait être freiné par la peur d’un châtiment ou l’espoir d’une récompense après la mort.
— Extrait de  » Religion and Science « , New York Times Magazine, 9 nov. 1930, pp. 1-4 ;

Tout ce que la race humaine a réalisé et pensé est lié à la satisfaction de besoins profondément éprouvés et au soulagement de la souffrance. On doit garder cela constamment à l’esprit si l’on veut comprendre les mouvements spirituels et leur développement. Les sentiments et les aspirations sont les moteurs de toutes les entreprises et de toutes les créations humaines.
— Ibid.

Il est très difficile de faire comprendre ce sentiment [d’émerveillement religieux devant le cosmos] à quelqu’un qui lui est entièrement extérieur. (…) Les génies religieux de tous les temps ont été touchés par ce sentiment religieux, qui ne connaît aucun dogme, et aucun Dieu conçu à l’image de l’homme; ainsi, il ne peut y avoir d’église dont les enseignements essentiels sont fondés sur lui. (…) À mes yeux, la plus importante fonction de l’art et de la science est d’éveiller ce sentiment et de le maintenir vivant chez ceux qui lui sont réceptifs.
— À propos de la  » religion cosmique  » – le culte des beautés et de l’harmonie du monde physique, qui est devenu la foi commune des physiciens ; ibid.

Je maintiens que ce sentiment d’émerveillement religieux devant le cosmos constitue la plus forte et la plus noble motivation de la recherche scientifique.
— Ibid.

À la question « Professeur, est-ce vrai que vous êtes profondément religieux ? », Albert Einstein aurait répondu « Certainement, ça dépend des points de vue. Quand j’essaie de pénétrer avec nos moyens limités les secrets de la nature, on découvre derrière tous les rapports qu’on peut connaître quelque chose de très subtil, d’insaisissable, d’inexplicable. Ma religion, c’est le profond respect de ce qu’il y a au-delà des domaines que nous pouvons explorer. C’est ainsi en effet que je suis croyant »
— Harry Kessler, Mémoires

Je suis de l’avis que les plus belles spéculations dans le domaine de la science découlent d’un profond sentiment religieux. (…) Je crois aussi que cette sorte de religiosité (…) est la seule activité religieuse créatrice de notre temps.
— Forum83 (1930), p. 373.

Je ne peux concevoir un Dieu qui récompenserait et punirait ses créatures, ou qui serait doué du même genre de volonté que celle dont nous faisons l’expérience en nous-mêmes. Pas plus ne pourrais-je ni voudrais-je concevoir un individu qui survivrait à sa mort physique. laissons les âmes faibles, par peur ou par un égoïsme absurde, chérir de telles pensées.
— Extrait de  » What I Believe « , Forum and Century 84 (1930), pp. 193-194;

Nos actes devraient être fondés sur la conscience de tous les instants que les êtres humains dans leurs pensées, leurs sentiments et leurs actions ne sont pas libres, mais qu’ils sont tout aussi liés causalement que les étoiles dans leurs mouvements.
— Déclaration devant la Spinoza Society of America, 22 septembre 1932 ; Archives Einstein 33-291.

Je ne peux imaginer un Dieu qui récompenserait et punirait les objets de sa création, et dont les desseins seraient modelés d’après les nôtres – un Dieu, en bref, qui ne serait qu’un reflet de la fragilité humaine. (…) Il me suffit de contempler le mystère de la vie consciente qui se perpétue à travers l’éternité pour méditer sur la structure merveilleuse de l’univers que nous pouvons à peine percevoir, et tenter humblement de comprendre ne serait-ce qu’une part infinitésimale de l’intelligence manifestée dans la Nature.
— Extrait de  » My Credo « , pour la Ligue allemande des droits de l’homme, 1932; Cité in Leach, Living Philosophies, p. 3.

Parmi les esprits scientifiques les plus profonds, vous en trouverez difficilement un seul qui ne professe pas un sentiment religieux de son cru. Mais cette foi est différente de la religiosité de l’homme naïf. Pour ce dernier, Dieu est un être dont on espère attirer les faveurs, et dont on craint les punitions; une sublimation d’un sentiment semblable à celui d’un enfant envers son père.
— Extrait de  » The Religious Spirit of Science  » ; publié in Mein Weltbild, 1934 ; Reproduit in Ideas and Opinions, p. 40.

Le savant est possédé par la notion de causalité universelle. (…) Son sentiment religieux revêt la forme d’un émerveillement extatique devant l’harmonie de la loi naturelle, qui révèle une intelligence d’une telle supériorité que, comparés à elle, tous les actes et toutes les pensées enfermés dans les systèmes des êtres humains sont parfaitement insignifiants. (…) Cette intelligence est sans aucun doute très semblable à celle que possèdent les génies religieux à toutes les époques.  »
— Ibid.  Extrait de  » pensées intimes « 

« J’éprouve l’émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l’art et la science. Si quelqu’un ne connaît pas cette sensation ou ne peut plus ressentir étonnement ou surprise, il est un mort vivant et ses yeux sont désormais aveugles. Auréolée de crainte, cette réalité secrète du mystère constitue aussi la religion. Des hommes reconnaissent alors quelque chose d’impénétrable à leur intelligence mais connaissent les manifestations de cet ordre suprême et de cette Beauté inaltérable. Des hommes s’avouent limités dans leur esprit pour appréhender cette perfection. Et cette connaissance et cet aveu prennent le nom de religion. Ainsi, mais seulement ainsi, je suis profondément religieux, tout comme ces hommes. Je ne peux pas imaginer un Dieu qui récompense et punit l’objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un Dieu qui réglerait sa volonté sur l’expérience de la mienne, je ne veux pas et je ne peux pas concevoir un être qui survivrait à la mort de son corps. Si de pareilles idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif et stupidement égoïste.

Je ne me lasse pas de contempler le mystère de l’éternité de la vie. Et j’ai l’intuition de la construction extraordinaire de l’être. Même si l’effort pour le comprendre reste disproportionné, je vois la Raison se manifester dans la vie. »
— Extrait de : Einstein, comment je vois le monde, page 10, Flammarion.

L’être humain est une partie d’un tout que nous appelons Univers, une partie limitée par le temps et l’espace. Il fait l’expérience de lui-même, de ses pensées et ses sentiments, comme d’événements séparés du reste, c’est là une sorte d’illusion d’optique de sa conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous, car elle nous restreint à nos désirs personnels, et nous contraint à réserver notre affection à quelques personnes qui sont les plus proches de nous. Notre tâche devrait consister à nous libérer nous-mêmes de cette prison en étendant notre cercle de compassion de manière à y inclure toute créature vivante et la nature entière dans sa beauté.
— Lettre écrite en 1950 à son ami Robert Marcus qui venait de perdre son fils.

« J’éprouve l’émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l’art et la science. […] Auréolée de crainte, cette réalité secrète du mystère constitue aussi la religion. […] Des hommes s’avouent limités dans leur esprit pour appréhender cette perfection. Et cette connaissance et cet aveu prennent le nom de religion. Ainsi, mais seulement ainsi, je suis profondément religieux, tout comme ces hommes. »
— Albert EINSTEIN – Comment je vois le monde (1934)

Le nationalisme est une maladie infantile. C’est la rougeole de l’humanité.

Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire.

La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information.

Une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté d’innover.

Rien n’est plus proche du vrai que le faux.

N’essayez pas de devenir un homme qui a du succès. Essayez de devenir un homme qui a de la valeur.

C’est le rôle essentiel du professeur d’éveiller la joie de travailler et de connaître.

Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue.

Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don.

Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d’une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C’est ça la relativité.

Soit A un succès dans la vie. Alors A = x y z, où x = travailler, y = s’amuser, z = se taire.

La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Si la pratique et la théorie sont réunies, rien ne fonctionne et personne ne sait pourquoi.

Si les faits ne correspondent pas à la théorie, changez les faits.

Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément.

Tout le monde est un génie ! Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide.

La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. – La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. – Si la pratique et la théorie sont réunies, rien ne fonctionne et on ne sait pas pourquoi.La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. – La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. – Si la pratique et la théorie sont réunies, rien ne fonctionne et on ne sait pas pourquoi.

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