PTAH-HOTEP

L’enseignement de Ptah-Hotep

(vers 2400 avant JC)

Extraits deLes maximes de Ptah-Hotep, Christian Jacq,
Ed. La Maison de Vie, 2004

— « Celui qui sait écouter deviendra celui qu’on écoute.» —

La Majesté de ce dieu, le Pharaon, a dit :
« Toi, Ptah-Hotep, enseigne à ton disciple la parole de la Tradition, et qu’il agisse comme un modèle pour les enfants des grands. Que l’entendement le pénètre, après que la pensée juste aura été formulée, car il n’existe pas de sage de naissance.»
— Op. cit., prologue, p. 36

Ptah Hotep dit à son fils spirituel : « Que ton cœur ne soit pas vaniteux en raison de ton savoir. Prends conseil auprès de l’ignorant comme du savant, car personne n’atteint les limites de l’art, et il n’existe pas d’artisan qui ait acquis son parfait rayonnement. Une parole parfaite est plus cachée que la pierre verte ; on la trouve pourtant auprès des servantes qui travaillent sur la meule. »
— De l’humilité et de la découverte de la parole parfaite, Maxime 1, p. 39

Si tu rencontres un débatteur en action, un inférieur qui n’est certes pas ton égal, ne sois pas agressif envers lui en raison de sa faiblesse. Contente-toi de lui laisser constater sa médiocrité, et il se châtiera lui-même. Ne lui réponds pas pour te faire plaisir, ne réagis pas de manière affective parce qu’il s’oppose à toi. Méprisable celui qui accable un inférieur.
Ainsi se comportera-t-on conformément à tes vœux, et tu frapperas ton adversaire de la désapprobation des grands.
— De l’art du débat avec un inférieur, Maxime 4, p. 41

Celui qui agit mal affirme : « je ne songe qu’à prendre et acquérir pour moi-même » et ne dit pas « j’ai l’intention d’enrichir la fonction qu’on m’a confiée.»
— De l’art d’être un chef en respectant la règle, Maxime 5, p. 43

(…) Les manœuvres du genre humain ne s’accomplissent jamais. C’est ce que Dieu ordonne qui s’accomplit. Pense à te satisfaire de ce que tu possèdes, et ce que les dieux accordent viendra de lui-même.
— De la vanité des manœuvres humaines, Maxime 6, p. 45

Si tu laboures et que la croissance s’effectue heureusement dans ton champ grâce à l’intervention de Dieu qui t’accorde l’abondance, n’en aie pas plein la bouche auprès de tes proches, car grand est le respect qu’inspire le silencieux.
— Du nécessaire silence du fortuné, Maxime 9, p. 49

Celui que les dieux guident ne peut pas s’égarer, mais celui qu’ils privent de barque ne pourra pas traverser heureusement le fleuve de la vie.
— Du comportement envers un fils spirituel, Maxime 12, p. 53

Des milliers d’hommes se sont détournés de ce qui leur est profitable en se laissant prendre au piège de la séduction. On cède à l’attrait d’un corps de faïence en oubliant qu’il deviendra de la cornaline. Un court instant de plaisir, semblable à un rêve, et une mauvaise mort t’atteindra pour avoir cédé à une séductrice.
— Des dangers de la séduction, Maxime 18, p. 63

Si tu es puissant, agis en sorte que l’on te respecte, grâce à ton savoir et au calme de ton langage. Ne donne d’ordres qu’élevés et non selon les circonstances. Le provocateur agressif commet une mauvaise action. Ne te montre pas vaniteux, et tu ne seras pas abaissé. Sans rester muet, ne piétine pas autrui et ne réponds pas à une parole enflammée. Détourne ton visage, contrôle-toi. L’exaltation du passionné le déprécie. En revanche, pour qui s’avance de manière amicale, le chemin sera dégagé. Pour le futile, la journée durant, impossible de réussir à fonder une demeure.
Celui qui atteint la plénitude ressemble à celui qui tient le gouvernail, au moment de toucher terre. L’autre, à l’opposé, sera immobilisé, empêché d’agir. Celui qui obéit à son cœur pourra formuler des souhaits réalisables.
— De la vraie puissance et de la maîtrise de soi, Maxime 25, p. 75

De l’ennemi provient l’hostilité destructrice. La puissance créatrice fait croître l’amour.
— De la juste utilisation de l’énergie, Maxime 26, p. 77

Que ton visage soit lumineux et généreux tout au long de ton existence. Ce que tu feras sortir de l’entrepôt des nourritures n’y rentrera plus et doit donc être donné une fois pour toutes. C’est le pain destiné à la distribution que l’on convoite. Or, celui dont le ventre est vide devient un accusateur et celui qui se considère maintenu en état de manque devient un agresseur. N’en fais pas l’un de tes proches.
Le bon souvenir que l’on garde d’un être, c’est sa bonté qui perdure pendant les années suivant l’exercice de son pouvoir.
— De la bienveillance, Maxime 34, p. 87

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