Le Conservatoire Municipal Erik Satie (Photo : RL)
(Paris – 7e arrondissement)
Moi, pour la modestie, je ne crains personne.
Plus je connais les hommes, plus j’admire les chiens.
Je suis venu au monde très jeune dans un monde très vieux.
Toute ma jeunesse on me disait : « Vous verrez quand vous aurez 50 ans ». J’ai 50 ans. Je n’ai rien vu.
Le critique sait tout, voit tout, dit tout, entend tout, touche à tout, remue tout, mange de tout, confond tout, et n’en pense pas moins.
L’air de Paris est si mauvais que je le fais toujours bouillir avant de respirer.
La paresse est peu recommandable, surtout chez un travailleur.
Plus je connais les hommes, plus j’admire les chiens.
Pour la modestie, je ne crains personne.
Certains, jeunes gens, sont bien vieux pour leur âge.
L’expérience est une des formes de la paralysie.
Il ne suffit pas de refuser la Légion d’Honneur ; encore faut-il ne pas la mériter.
Avant d’écrire une oeuvre, j’en fais plusieurs fois le tour, en compagnie de moi-même.
Se mettre à plat ventre, c’est bien. Toutefois cette position est incommode pour lécher la main de celui qui vous donne des coups de pied dans le derrière.
Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde.
Il est mauvais de se noyer après manger.
Le musicien est peut-être le plus modeste des animaux mais il en est le plus fier, c’est lui qui inventa l’art sublime d’abîmer la poésie.
Sachez que le travail … c’est la liberté…
La liberté… des autres…
Pendant que vous travaillez, vous n’ennuyez personne.
Les pianos, c’est comme les chèques: ça ne fait plaisir qu’à ceux qui les touchent.
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Extraits de la conférence donnée à Bruxelles, le 15 mars 1924 :
Qui désire conserver sa personnelle tranquillité aura soin d’avoir toujours tort, tout à fait tort.
L’homme qui a raison est généralement assez mal vu, même avec des lunettes.
Si l’on veut avoir raison, réellement raison, il faut commencer par être raisonnable.