OLMI Véronique

En juin 1916, les troupes autrichiennes marchaient sur la Vénétie, comme pour reprendre un bien injustement perdu, et les habitants de Schio avaient fui la ville, d’hôtes ils étaient devenus à leur tour des réfugiés. Bakhita les a vus partir à pied, à vélo, partir avec les bêtes, les petits ânes chargés, et les chiens qui suivaient les charrettes tirées par des bœufs faméliques, sur lesquelles des matelas couvraient une machine à coudre ou un miroir, un seau, une poule ou le portrait d’un défunt, ce bric-à-brac qui ne résume pas une vie, mais avoue l’impossibilité à savoir ce dont une vie est faite.

Bakhita (Livre de poche n° 35243 – Albin Michel 2017)