MESLIER Jean

Jean Meslier fut ordonné prêtre à Etrepigny, dans les Ardennes, où il resta sa vie entière. De son vivant, il ne se fit remarquer qu’une seule fois lorsqu’il dénonça les maltraitances des paysans par le seigneur du village.
Dans son « Testament », il dénonce la religion chrétienne avec une vigueur exceptionnelle. Il s’y révèle en réalité comme un véritable athée.
Voltaire et le baron d’Holbach ont assuré la diffusion de son « Testament » et contribué à sa notoriété chez les encyclopédistes. Il démystifie les religions et en dénonce l’imposture qui favorise les idéologies d’aliénation.
Prenant à la lettre les Evangiles, Jean Meslier prône une révolution prise en main par les curés des villages (qui possèdent le savoir) en proposant de tout mettre en commun dans chaque paroisse afin que tous les habitants puissent bénéficier des biens de la terre. Jean Meslier était, au fond, et dans le sens propre du terme, un communiste radical.

« Tous les esclavages se tiennent ; et les hommes accoutumés à déraisonner sur les dieux, à trembler sous leurs verges, à leur obéir sans examen, ne raisonnent plus sur rien.»
— Jean Meslier, 1664-1729, extrait de son Testament

« Je crois pouvoir dire que quand il n’y aurait, par exemple, que les fables d’Esope, elles sont certainement beaucoup plus ingénieuses et plus instructives, que ne le sont toutes ces grotesques et basses paraboles, qui sont rapportées dans les Evangiles.»
— Ibid.

« Je voudrais, et ce sera le dernier et le plus ardent de mes souhaits, je voudrais que le dernier des rois fût étranglé avec les boyaux du dernier prêtre
— Ibid.

« Nulle prédiction [de la Bible] en faveur de leur nation juive n’a été accomplie. Le nombre des prophéties qui prédisent la félicité et la grandeur de Jérusalem est presque innombrable ; aussi, dira-t-on, il est très naturel qu’un peuple vaincu et captif se console dans ses maux réels par des espérances imaginaires ; […]. Mais si ces promesses faites aux Juifs se fussent effectivement trouvées véritables, il y aurait déjà longtemps que la nation juive aurait été et serait encore le peuple le plus nombreux, le plus puissant, le plus heureux et le plus triomphant.»
— Ibid.

« Il n’y a plus aucun bien à espérer, ni aucun mal à craindre après la mort. Profitez donc sagement du temps en vivant bien et en jouissant sobrement, paisiblement et joyeusement, si vous pouvez, des biens de la vie et des fruits de vos travaux, car c’est le meilleur parti que vous puissiez prendre, puisque la mort met fin à toute connaissance et à tout sentiment de bien ou de mal.»
— Ibid.