[née en 1947]
(professeur de philosophie à l’université de Lille III)
Le « retour aux racines » consiste précisément à exalter en chacun les «racines» dans ce qu’elles ont de plus étroit et à l’y crucifier en lui déniant tout rapport à l’universel humain.
La loi [du 15 mars 2004 sur les signes religieux à l’école] reste vide si elle ne s’articule pas sur une construction de la liberté par le détour encyclopédique et les humanités, lesquels supposent la mise à l’écart des certitudes toutes faites – et donc la distinction non seulement du cultuel et du culturel, mais aussi celle du culturel et de la culture. Elle est bafouée si chacun, invité à rester ce qu’il est par une « culture de proximité », reste prisonnier d’une fausse liberté.