Extraits du « Journal »
— Brèche-aux-Loups P. 34 (31 août 1866) :
« Pouthier vient dîner chez nous. Un échelon encore plus bas dans la misère. On l’a chassé de son ancien domicile. Il a été forcé d’errer deux nuits, avec quatre sous dans sa poche, n’osant s’asseoir de peur de s’endormir et d’être ramassé sans avoir d’adresse à donner aux sergents de ville.
Il demeure maintenant à Paris dans une rue qui s’appelle – c’est à ne pas croire – rue de la Brèche-aux-Loups, dans une maison en construction, sans lieux et sans porte. Il fait des repas de trois sous de bouillon et de deux sous de pain.»
– P. 55 (16 décembre 1866)
« Ces jours-ci, nous avons eu à dîner Pouthier qui nous disait qu’après avoir soufflé sa bougie, il soupirait comme une action de grâce à Dieu. « Comment, tu vis encore, petite crapule ! »
Il est toujours dans la maison en construction de la rue de la Brèche-aux-Loups, dans une chambre où il a couché deux mois sans que les fenêtres fussent posées, au-dessus de la bataille de chevaux du charroyeur qu’il entend appeler de ces noms sinistres : Mord-le-soir ou Bon-à-tuer.»
L’histoire est un roman qui a été ; le roman est une histoire qui aurait pu être.
— Idées et sensations, 1877, p. 96