(1606-1684)
L’absence ne fait mal que de ceux que l’on aime.
La Veuve (1634)
Quand une femme a le don de se taire,
Elle a des qualités au-dessus du vulgaire.
Le Menteur, I, 4, Cliton
A raconter ses maux souvent on les soulage.
Polyeucte (1643), I, 3, Stratonice
Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle
Et le désir s’accroît quand l’effet se recule
Polyeucte (exemple de kakemphaton)
Car ce n’est pas régner qu’être deux à régner.
La mort de Pompée (exemple de kakemphaton)
Je suis romaine, hélas! puisque mon époux l’est.
Polyeucte (1643), I, 1, Horace (exemple de kakemphaton)
Allez, honneurs, plaisirs, qui me livrez la guerre:
Toute votre félicité
Sujette à l’instabilité
En moins de rien tombe par terre;
Et comme elle a l’éclat du verre,
Elle en a la fragilité.
Polyeucte (1643), IV, 2, Polyeucte
Assez et trop longtemps l’arrogance de Rome
A cru qu’être Romain c’était être plus qu’homme:
Abattons sa superbe avec sa liberté;
Dans le sang de Pompée éteignons sa fierté.
La mort de Pompée (1644), I, 1, Ptolomée
A force d’être juste, on est souvent coupable.
La mort de Pompée (1643), I, 1, Photin
Et quiconque se plaint cherche à se consoler.
La mort de Pompée (1643)
Albe vous a nommé, je ne vous connais plus.
Horace (1640), II, 3, Horace
Ce coeur impitoyable à ma perte s’obstine,
Et dit qu’il m’aime encore alors qu’il m’assassine.
Horace (1640), II, 5, Camille
J’abandonnai mon âme à des ravissements.
Horace (1640), I, 3
Je prendrai part aux maux sans en prendre à la gloire;
Et je garde, au milieu de tant d’âpres rigueurs,
Mes larmes aux vaincus, et ma haine aux vainqueurs.
Horace (1640)
Ce qui naît d’un moyen périt par son contraire;
Tout ce que l’un a fait, l’autre peut le défaire;
Et dans la lâcheté du vice où je te vois,
Tu n’es plus gentilhomme, étant sorti de moi.
Le Menteur (1644), V, 3, Géronte
– Dorante : Cependant accordez à mes voeux innocents
La licence d’aimer des charmes si puissants.
– Clarice : Un coeur qui veut aimer, et qui sait comme on aime
N’en demande jamais licence qu’à soi-même.
Le Menteur
Il faut bonne mémoire après qu’on a menti.
Le Menteur, IV, 5, Cliton
J’estime plus un don qu’une reconnaissance:
Qui nous donne fait plus que qui nous récompense.
Le Menteur
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Le Cid (1636), II, 2, le comte
Je cherche le silence et la nuit pour pleurer.
Le Cid (1636), III, 4, Chimène
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles.
Le Cid (1636), IV, 3, Rodrigue
Et le combat cessa faute de combattants.
Le Cid (1636), IV, 3, Rodrigue
Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse:
Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse;
Toujours quelques soucis en ces événements
Troublent la pureté de nos contentements.
Le Cid (1636)
Il est des noeuds secrets, il est des sympathies,
Dont par le doux rapport les âmes assorties
S’attachent l’une à l’autre, et se laissent piquer
Par ces je ne sais quoi qu’on ne peut expliquer.
Rodogune, princesse des Parthes (1644)
Il m’a fait trop de bien pour en dire du mal,
Il m’a fait trop de mal pour en dire du bien.
Poésies diverses (Ecrit, en 1642, sur Richelieu, à l’occasion de sa mort.)
Il n’en faut point douter, l’amour a des tendresses
Que nous n’apprenons point qu’auprès de nos maîtresses.
La Galerie du Palais
La force de l’amour paraît dans la souffrance.
La Galerie du Palais
Le temps est un grand maître, il règle bien des choses.
Sentorius, II, 4, Viriate
Les bienfaits ne font pas toujours ce que tu penses;
D’une main odieuse ils tiennent lieu d’offenses:
Plus nous en prodiguons à qui nous peut haïr,
Plus d’armes nous donnons à qui nous veut trahir.
Cinna, ou La clémence d’Auguste (1640)